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Nouvelles

23 juin 2005

Résultats publiés dans l'édition du 23 juin du New England Journal of Medicine

23 Juin 2005, Bruxelles ? La JDRF- Center for Beta Cell Therapy in Diabetes and the Juvenile Diabetes Research Foundation (JDRF), le leader mondial du mécénat pour la recherche scientifique contre le diabète de type 1, a annoncé aujourd'hui qu'un traitement de courte durée avec un anticorps anti-CD3 (ChAglyCD3) peut préserver la fonction résiduelle des cellules bêta chez des patients diabétiques de type 1 récemment diagnostiqués, et donc prévenir une perte supplémentaire de la sécrétion d'insuline sur une période d'au moins 18 mois. Ces résultats, publiés dans l'édition du 23 juin du  New England Journal of Medicine,  montrent qu'il est possible d'interférer avec le cours de la maladie et représentent un pas important vers la prévention et le traitement du diabète de type 1.

Cette étude clinique de phase II a été entreprise par une équipe de cliniciens et de chercheurs originaires de Belgique, de France, d'Allemagne et du Royaume-Unis (liste en fin de texte) sous la direction du Dr Lucienne Chatenoud (Hôpital Necker, Paris) et du Dr Bart Keymeulen (Academic Hospital Vrije Universiteit Brussel) qui en était le coordinateur clinique. Cette étude est l'un des projets menés par la JDRF - Center for Beta Cell Therapy in Diabetes, sous la direction du Dr Daniel Pipeleers (Vrije Universiteit Brussel).

L'étude a été conduite sur 80 patients souffrant d'un diabète de type 1 qui ont été recrutés par le Registre Belge du Diabète et le Schwabing Hospital de Munich (Allemagne). L'anticorps a été administré sur une période de 6 jours, immédiatement après le diagnostic. Les patients qui ont reçu l'anticorps ont conservé après 18 mois une meilleure production d'insuline (c'est-à-dire une meilleure fonction résiduelle des cellules bêta) que les patients qui ont reçu un placebo. Ils avaient également besoin de moins d'insuline pour contrôler la glycémie. Ce sont par ailleurs les patients qui présentaient au diagnostic une diminution moindre de la sécrétion d'insuline qui ont tiré le plus grand bénéfice du traitement. Les effets secondaires rapportés sont mineurs et de courte durée, comme un état grippal et un syndrome mononucléosique.

"Ces résultats enthousiasmants  apportent l'espoir que nous pourrons préserver la fonction résiduelle des cellules bêta en modulant l'attaque auto-immune pour finalement changer l'évolution clinique du diabète de type 1 ?, déclare le Dr Insel, Executive Vice President de la JDRF. ? Il n'existe pas d'autre traitement capable de changer l'évolution de la maladie après qu'elle se soit déclarée. Cette étude montre que nous sommes sur le bon chemin et donne la possibilité aux chercheurs de diriger cette thérapie vers les patients qui en retireront le meilleur bénéfice.?

Cette étude clinique est la continuation d'un autre travail financé par la JDRF et publié en 2002 par les Drs Herold (New York) et Bluestone (San Francisco) qui avaient utilisé un anticorps similaire. Cette étude-ci a été conduite à une plus large échelle et selon le principe du contrôle contre placebo. De plus, la sécrétion résiduelle d'insuline (c'est-à-dire la fonction des cellules bêta) a été mesurée avant et après le traitement, ce qui a permis aux chercheurs de suivre et de comparer l'effet du ? ChAglyCD3 ? dans le groupe des patients qui présentaient au diagnostic une moindre perte de la fonction des cellules bêta par rapport au reste des patients. L'équipe a observé que l'effet protecteur de l'anticorps a été beaucoup plus prononcé chez les patients qui avaient la meilleure fonction résiduelle des cellules bêta au moment de recevoir le médicament. Ceci est bien sûr utile pour déterminer la sous-population des patients qui devrait être traitée mais cela souligne également l'importance de diagnostiquer la maladie à un stade précoce, quand la perte des cellules bêta n'est pas encore trop importante. Tout ce qui peut préserver la sécrétion endogène d'insuline va résulter en un meilleur contrôle métabolique du diabète et va donc retarder l'apparition - ou réduire le risque - des complications du diabète qui peuvent toucher les yeux, les nerfs et les reins. 

Comme le déclare le Dr. Chatenoud, "Une quantité de travail incroyable a été mise dans cette étude et je suis très heureuse du résultat. L'équipe des cliniciens qui se sont consacrés à cet effort doivent être félicités pour leur travail. Parmi ceux-ci, il faut citer pour la Belgique le Dr Bart Keymeulen (Academic Hospital Vrije Universiteit Brussel), le Dr Chantal Mathieu (UZ Gasthuisberg, Katholieke Universiteit Leuven) et le Registre Belge du Diabète, et, pour l'Allemagne le Dr. Anette Ziegler (Schwabing Hospital, Munich). Et j'oublie de mentionner la collaboration internationale à l'intérieur même de la JDRF qui a permis à cette étude de se dérouler de la manière la plus efficace possible. ?

"Nos recherches bénéficient de la collaboration unique que nous trouvons au sein de notre centre JDRF : les chercheurs en diabétologie, immunologie, biologie clinique et biologie de la cellule bêta travaillent ensemble au sein d'une équipe pour un objectif commun. La JDRF a rendu ceci possible." déclare le Dr Pipeleers. ? Nous pouvons maintenant informer les patients que ce travail d'équipe a permis de faire un pas en avant pour stopper la maladie mais nous devons aussi expliquer pourquoi nous devrons encore travailler avant qu'un traitement ne puisse être disponible pour la pratique clinique."

A propos de l'anti-CD3

Les anticorps anti-CD3 comme le ChAglyCD3 qui est utilisé ici sont conçus pour bloquer la fonction des cellules CD3, les lymphocytes T qui orchestrent la destruction des cellules bêta.

Ces anticorps empêchent ? l'activation ? des lymphocytes T après qu'ils ont identifiés leur cible, en les désarmant au moment où ils sont prêts à attaquer. Le ChAglyCD3 représente un nouveau type d'anticorps anti-CD3 humanisé et non-mitogénique qui se montre prometteur dans ce genre d'interventions. Il a été conçu et fabriqué par les Drs Herman Waldmann et Geoff Hale (Oxford, Royaume-Unis). 

A propos de la JDRF - Center for Beta Cell Therapy in Diabetes

La JDRF - Center for Beta Cell Therapy in Diabetes est un consortium international de départements cliniques et de recherche. Son objectif est de développer et d'appliquer des stratégies pour la prévention et le traitement du diabète. Les projets de recherches fondamentales et cliniques ont le but de préserver et de restaurer la production d'insuline par les cellules bêta dans le diabète. En plus de l'étude anti-CD3 présentée ici, le Centre conduit une étude clinique de transplantation de cellules bêta chez les patients diabétiques de type 1. Le noyau central de coordination du Centre est localisé sur le campus de la faculté de médecine de la Vrije Universiteit Brussel (Belgique).

A propos de la JDRF

La JDRF (www.jdrf.org) a été fondée en 1970 par les parents d'enfants diabétiques de type 1 - une maladie qui frappe l'enfant brutalement, le rend dépendant de l'insuline à vie et implique la menace constante de complications mutilantes. Depuis sa création, la JDRF a financé la recherche contre le diabète de part le monde pour plus de 800 millions de dollars US. Plus de 80 pourcents des dépenses de la JDRF soutiennent directement la recherche et l'enseignement de la recherche. La mission de la  JDRF n'a jamais changé : trouver un moyen de guérir le diabète et ses complications en soutenant la recherche.

Les institutions et personnes suivantes ont  contribué à cette étude

Contact en Belgique

  • Academisch Ziekenhuis en Diabetes Research Center - Vrije Universiteit Brussel
    Bart Keymeulen, Evy Vandemeulebroucke, Leonard Kaufman, Frans Gorus, Pieter De Pauw, Denis Pierard, Ilse Weets, Daniel Pipeleers,
  • Universitair Ziekenhuis Gasthuisberg, Katholieke Universiteit Leuven
    Chantal Mathieu
  • Universitair Ziekenhuis, Universitaire Instelling Antwerpen
    Christophe De Block
  • Hôpital Erasme, Université Libre de Bruxelles
    Michel Goldman, Liliane Schandene, Laurent Crenier
  • Registre Belge du Diabète
    Réseau de plus de 200 diabétologues, pédiatres et chercheurs de toutes les universités et plus de 100 hôpitaux non-universitaires en Belgique.

Contact en Allemagne

  • Hospital München-Schwabing, Munich
    Anette G. Ziegler, Markus Walter

Contact au Royaume-Unis

  • Sir William Dunn School of Pathology, Oxford
    Geoff Hale, Peppy Rebello, Pru Bird, Eleanor Berrie, Mark Frewin, Herman Waldmann

Contact en France

  • INSERM U580-IRNEM, Hôpital Necker, Paris
    Sophie Candon, Jean-François Bach, Lucienne Chatenoud
  • CHU Michallon, Grenoble
    Jean-Marie Seigneurin